Elève de
l’Institut libre du Nu des Beaux-Arts de Venise, Modigliani quitte l’Italie et
arrive en 1906 à Paris. Modigliani
fréquente les peintres, sculpteurs et écrivains des quartiers de Montmartre et
de Montparnasse. où autour de Picasso se trouve un phalanstère d’artistes qui
seront des adeptes du cubisme, tel Juan Gris,
ainsi que d’autre artiste tel que Chaïm Soutine, Moïse Kisling ou Kees
Van Dongen…
Ces peintres ont
souvent peu de choses en commun. Chacun possède un style ou une originalité
inclassable. Modigliani a un
style plus graphique. Il allonge les formes et simplifie les anatomies.
Dans le milieu
mythique de la bohême parisienne, Modigliani devient la référence en matière de
portrait. Au départ il s’adonne surtout à la sculpture et au dessin. Des maçons
lui fournissent des pierres d’immeubles en construction. Pratiquant la taille
directe, la poussière irrite ses poumons et il devra faire de fréquentes
pauses. Il approche l’étrange faune de la Butte Montmartre. En 1907, il
rencontre le Dr Paul Alexandre qui devient son protecteur et son premier
acheteur. Paul et Jean Alexandre proposent aux artistes un atelier: le Delta.
Modigliani va y travailler quelque temps. Jusque là, Modigliani se cherche et
subit l’influence de Gauguin, Toulouse-Lautrec, Steinlen, empruntant à
Cézanne le rythme
des modulations construites. Son oeuvre est tout entière tendue vers le
portrait. Contrairement à son ami Utrillo, peintre exclusif de paysages,
Modigliani fait du portrait son sujet de prédilection et inscrit son œuvre dans
une veine résolument figurative tout au long de sa carrière.
En 1909, C’est à
la Ruche, célèbre atelier d’artistes de Montparnasse, que Modigliani rencontre
le sculpteur Constantin Brancusi. Modigliani fut tellement marqué par l’oeuvre
de l’artiste hongrois qu’il consacre sa production à la sculpture de 1910 à
1914.
On retrouve ainsi
les caractères formels essentiels de l’art de Brancusi dans les têtes, les cariatides et les
bustes en pierre de Modigliani. Comme dans Mademoiselle
Pogany (1912) ou La Muse endormie
(1909) de Brancusi, Modigliani choisit pour «La Tête de Femme»
en pierre de 1912, inspirée par le masque africain, loin du modelé de Rodin,
Modigliani accentue les traits verticaux avec une arête du nez exagérément allongée, une
bouche inexistante, résolument fermée, le tout évoque une effigie hiératique
perdue dans la contemplation. Cette figuration très schématisée, se révèle
l’ascèse nécessaire à la maturité de sa production picturale et détermine
dorénavant son expression artistique. En effet, l’allongement vertical de ses
visages, l’expression mélancolique et absente du regard, le cou amplifié
s’identifiant à un tronc, la linéarité de l’arrête du nez et de la bouche, toute cette
simplification visant à l’essentiel, seront dorénavant les caractéristiques des
portraits de Modigliani.
Tête de femme au chignon,
1911-1912, grès, 57,2 x 21,9 x 23,5 cm.
Collection Merzbacher.
Tête de femme,
1912, pierre,58x12x16cm.
Centre Pompidou.
Tête,
vers 1911-1912, pierre,haut. 51 cm.
Collection particulière.
Bien ! il y a un changement de taille de caractères sur les 2 dernières lignes.
RépondreSupprimerPourquoi avoir choisi l'œuvre de Modiglinani ? Qu'est-ce qui te parle dans son travail ?
C'est incroyablement touchant, ces sculptures, non ? J'ai entendu un jour une conférencière raconter que Modigliani, très insatisfait de son travail de sculpteur, avait couru jusqu'à la Seine pour y jeter son travail. Avez-vous trouvé trace de cette (triste) anecdote ?
RépondreSupprimerAmine, écrivez Amadeo (sans accents), en respectant l'orthographe italienne de ce prénom.
Personnellement, je trouve que la présentation en zigzag d'un texte long n'est pas très heureuse. Le texte en bloc se lit mieux, me semble-t-il..